Un artice Suisse d'AgroHebdo, très bien ficelé sur l'agriculture chinoises et notamment le vin :
"Les nouvelles stratégies du paysan chinois
Au-delà des opérations de commerce, l'Europe a une autre carte à jouer, celle du savoir-faire. Les Chinois sont en pleine réflexion sur l'organisation de leur agriculture. Ils savent qu'ils ne peuvent continuellement nourrir le pays à l'aide du recours aux importations.
De plus, le pays doit ralentir le flux de migration colossal des ruraux vers les villes. Il lui faut stabiliser la population rurale et lui donner les moyens de nourrir les citadins.
savoir-faire
Cela signifie acquérir des savoir-faire et des modes d'organisation nouveaux. C'est bien pour cela que Hui Liangyu, vice-premier ministre en charge notamment du monde rural, devait visiter, durant trois jours, des exploitations et surtout des coopératives agricoles françaises. Peu après, le ministre chinois signait, avec Dominique Bussereau, une déclaration conjointe visant à renforcer la coopération agricole, ainsi qu'un protocole pour la mise en place d'un centre pilote sur le blé.
vin chinois avec du raisin...
Dans tous les domaines, agricoles ou non, les Chinois sont assoiffés de savoir faire qui pourront leur permettre de produire eux-mêmes. Le 20 avril, le directeur de l'OIV (Office international de la vigne et du vin) indiquait que la Chine venait d'adopter les règles préconisées par l'OIV pour la production de vin. Les choix sont parfois tardifs mais le rattrapage est rapide. C'est en 2005 que la Chine a décidé que le vin ne serait produit qu'avec du... raisin. Il existe en Chine une réelle volonté de développer la production viticole. Cela commence modestement: la consommation par habitant est de 0,9 litre par habitant et par an (55 litres par habitant en France). Les quelque exploitations viticoles dignes de ce nom ont été développées par les pays producteurs, dont la France (Rémy Martin, William Pitters). Mais la consommation se développe rapidement dans les nouvelles bourgeoisies citadines.
Les marchés de niche qui existent aujourd'hui, dans le vin ou d'autres produits alimentaires, ont toute chance de devenir des marchés de masse dans un avenir pas si lointain.
réforme agricole
L'agriculture est un secteur qui a connu des réformes importantes en Chine. Les besoins de modernisation sont en effet énormes: représentant 12,5% du PIB, elle emploie 45% de la main-d'oeuvre du pays. Il s'agissait d'un secteur fortement taxé, avec bon nombre de réglementations pointilleuses sur la distribution. Depuis les années septante, plusieurs réformes ont eu lieu. Les restrictions à la production et à la commercialisation ont été levées; les droits de douane ont été diminués, passant de 23% en 2001 à 15% en 2005. Les quotas d'importation ont été remplacés par des barrières tarifaires.
Certaines taxes sur les exploitants ont été supprimées.
Le commerce d'Etat existe pourtant encore pour certaines denrées de même que le contrôle des prix. Des subventions aux exploitations ont même été instituées.
investir en occident
La Chine veut aussi s'ouvrir les frontières de l'Occident et y investir. Il y a deux ans, des capitaux chinois achetaient Le cabanon, la première coopérative de transformation de tomates en France.
Plus récemment, c'est une entreprise d'alimentation animale qui passait, fin 2005 dans le giron d'un groupe chimique chinois. Une société avec un savoir-faire reconnu en matière d'additifs pour aliments.
Avec le plus fort taux d'épargne du monde, les Chinois ont les moyens d'acquérir des savoir-faire ou des réseaux de distribution qui leur seront précieux pour leur développement à l'international.
Sans compter une diaspora impressionnante sur laquelle ils peuvent s'appuyer: selon certaines estimations, il n'y aurait pas moins de 60 millions de Chinois vivant hors de Chine. Autant que de Français en France."
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