Les présidents du Civb et de l'Office du tourisme de Bordeaux ont signé ensemble une convention pour développer le tourisme viti-vinicole dans le bordelais. Un secteur en forte croissance que la filière, en crise, ne peut plus se permettre de négliger.
Certains l'appellent «tourisme viticole», d'autres préfèrent le terme plus scientifique «d'oenotourisme», mais tous partagent le même constat : la viticulture bordelaise est en retard en la matière, alors qu'elle dispose du vignoble le plus prestigieux au monde, et donc, potentiellement, le plus attractif. Seulement voila, aujourd'hui la plupart des châteaux sont peu ouverts au public, les infrastructures d'accueil sont limitées et les initiatives (portes ouvertes, circuits de découverte...) se font de façon isolée, en général appellation par appellation. Difficile pour un touriste lambda de s'y retrouver.
C'est pour tenter de combler un peu ce retard que les présidents du CIVB, Christian Delpeuch, et de l'Office du Tourisme de Bordeaux, Stéphan Delaux, ont signé récemment une convention de partenariat.
Convention
Concrètement, elle prévoit l'ouverture d'un guichet unique et spécialisé dans le tourisme viticole à l'Office du Tourisme de Bordeaux, la création de nouveaux circuits thématiques dans le vignoble, et la mise en place d'un service de réservation de visite, chargé de faire l'interface entre les châteaux et les touristes. Les deux signataires se sont félicité de cette initiative, soulignant à quel point ville et vin pouvaient avoir tendance jusqu'à présent à se tourner le dos.
«Aujourd'hui nous avons la volonté de faire un bout de chemin ensemble», a expliqué Stéphan Delaux.
Le sentiment est partagé par le président du CIVB, qui n'a pu toutefois s'empêcher de rappeler que «la notoriété de Bordeaux repose d'abord et avant tout sur la réputation internationale de son vin et sur le travail de ceux qui le font».
Châteaux fermés
Cela n'empêche pas Christian Delpeuch de porter un regard plutôt critique sur le comportement de la filière, qui peine encore à s'ouvrir au tourisme.
«Nous sommes trop longtemps restés fermés sur nous même. Personnellement, je prône l'ouverture permanente des châteaux. Les acheteurs du monde entier veulent pouvoir visiter les propriétés, or aujourd'hui, il y a encore des zones sans châteaux ouverts. Les difficultés du marché doivent inciter les propriétaires à ouvrir leurs portes, c'est un argument de vente très important».
Si la décision d'accueillir ou non les visiteurs revient à chaque propriétaire, les institutions Civb et Office du tourisme développent donc de leur côté des produits touristiques, en s'inspirant d'initiatives qui ont déjà réussi à s'implanter. C'est le cas du circuit «Art et Vin», qui propose depuis 2003 une journée de visite dans trois châteaux qui ont décidé d'allier viticulture et expositions artistiques (Les châteaux d'Arsac, Lynch Bages et Pichon-Longueville). Ce type de produit a connu selon l'Office du tourisme une hausse de fréquentation de près de 17% en 2004, avec 11500 visiteurs contre 9850 l'année précédente.
Sur le même modèle, les touristes pourront donc en 2005 suivre des itinéraires de découverte intitulés «Vin et fromage», «Médoc 1855», «Châteaux et terroirs» ou encore «Bordeaux de ville en vignes».
Bar à vin
Le président du CIVB a par ailleurs profité de la signature de cette convention pour annoncer l'ouverture en juin, pendant Vinexpo, d'un bar à vin qui sera situé au rez-de-chaussée de la Maison des Vins de Bordeaux, cours du XXX Juillet.
Le public pourra y déguster un éventail des vins de Bordeaux et recevoir éventuellement de la documentation. « Nous souhaitons en faire un lieu convivial de la place de Bordeaux», a affirmé Christian Delpeuch.
Source LEs Echos Judiciaire Bordeaux.
Commentaires