Karen Ross nous donne une analyse interessante de la crise de la filière vin en Californie. Le plus interessant est que les américains parlent de "crise" alors que la baisse de la consommation est somme toute très faible à côté de la notre et que nos institutions ne veulent pas utiliser le mot crise....De plus on voit grâce à cet article toute la différence entre les californiens et nous sur les approches marketing et notamment intérêt pour le consommateur....mais ici ce language fait frémir, dites nous ce que vous en pensez et réagissez....
L'industrie viticole californienne se refait une jeunesse, se remettant doucement d'une surpoduction de raisin, et profitant d'un changement de comportement des consommateurs américains qui ont des goûts de plus en sophistiqués, selon les experts.
Le temps où les consommateurs américains étaient divisés en deux catégories, ceux qui se satisfaisaient de "piquette" à cinq dollars et ceux qui achetaient des bouteilles de luxe allant jusqu'à 200 dollars est révolu.
Ces dix dernières années, les américains ont commencé à boire du vin au moment des repas et avec des amis, et ont développé un goût plus subtil, obligeant les viticulteurs californiens, qui produisent 92% du vin américain, à repenser leur stratégie marketing afin d'être compétitifs face à l'Australie et au Chili sur le marché des vins abordables de qualité.
"Notre industrie évolue selon les goûts du consommateur; Une évolution que d'autres pays ont connue bien plus tôt," explique Karen Ross, présidente de la fondation des viticulteurs californiens.
Alors que la majorité -en volume- des vins californiens coûte moins de sept dollars, les consommateurs américains, qui sont leur clientèle principale, ne sont plus prêts à se contenter d'une qualité inférieure.
"C'est la première génération de vrais amateurs américains de vin," déclare Vic Motto, comptable dans l'industrie du vin californien.
"Nous venons de découvrir le vin, alors qu'un intérêt pour la nourriture et pour une certaine qualité de vie se développe. Les goûts ont mûri, et aujourd'hui la classe moyenne est prête à payer un peu plus pour une meilleure qualité de vin."
Après deux ans de lutte contre une sur-production de raisin qui a fait chuter les prix en Californie, l'industrie est prête à se lancer sur le marché des vins de six à 14 dollars.
Ce mois-ci, la décision du viticulteur phare californien Robert Mondavi, de vendre ses vignobles de luxe, reflète cette nouvelle tendance.
Plutôt que de miser sur ses marques haut-de-gamme, qui se vendent à plus de 200 dollars la bouteille et ont fait la réputation de Mondavi dans le monde entier, l'entreprise a décidé de se concentrer sur une gamme de vins de qualité à moins de 15 dollars.
Cette évolution intervient alors que l'industrie viticole californienne se remet d'une forte sur-production, qui avait entraîné une chute des prix.
La récolte de cette année, qui est en train de s'achever, devrait être de 15 à 20% moins importante que prévu, ce qui devrait permettre de retrouver un équilibre entre l'offre et la demande, selon Motto.
Ceci, combiné avec la croissance des ventes aux Etats-Unis et l'arrachage de milliers d'hectares de vignobles de vin rouge, a amené ce secteur à un optimisme disparu depuis deux ans.
Les viticulteurs et les experts restent néanmoins prudents; ils sont conscients qu'il faudra trouver des stratégies de marketing efficaces pour contrer la conccurence, notamment autralienne et pour relancer les ventes de rouge, tels que le Cabernet Sauvignon et le Pinot Noir, sur-produits dans les années 9O.
"Et puis les producteurs européens, en France et en Espagne, sont encore confrontés à une grande sur-production de raisin. il y a toujours trop de vins là bas, et ça ne va pas être facile. Mais aujourd'hui, on voit quand même le bout du tunnel" estime Karen Ross.
A vous de réagir........
Commentaires